Les activités de Trapil relèvent de trois catégories :
Transport d’hydrocarbures par pipeline
sur le réseau Le Havre - Paris (LHP), propriété de la société
Il s’agit du métier de base de Trapil qui englobe toutes les opérations connexes liées à cette activité (relations clients, politique tarifaire, investissements, exploitation et maintenance).
Gestion industrielle
Prestations d’exploitation, maintenance et surveillance de réseaux de pipelines tiers, réalisées dans le cadre de contrats spécifiques sur le réseau PMR (Pipeline Méditerranée-Rhône) et sur le réseau des Oléoducs de Défense Commune (partie française du réseau européen des pipelines de l’OTAN).
Prestations dans les domaines liés au pipeline
Ces prestations peuvent être réalisées en France ou à l’étranger.
Entretien
Bruno Favier, Directeur Réseaux de Pipelines Civils, présente les activités de Trapil :
En tant que transporteur d’hydrocarbures, pouvez-vous nous expliquer vos activités ?
Nous transportons des hydrocarbures pour le compte des grands acteurs pétroliers.
Le pipeline est un moyen de transport massif, discret, sûr et économique. À titre de comparaison, pour réaliser un transport équivalent à celui du seul pipeline Le Havre-Roissy, il faudrait un camion toutes les deux minutes sur l’autoroute !
Nous approvisionnons notamment la région Île-de-France et les aéroports d’Orly et de Roissy CdG. Le pipeline constitue une installation vitale au regard des tonnages transportés (20 millions de tonnes pour Le Havre-Paris).
Nous transportons différents produits raffinés dans le même réseau : essence, carburéacteur, gazole, fioul et des bases utilisées dans la chimie. Ces produits se suivent dans le pipeline et nous faisons tout pour minimiser les mélanges. Nous avons pour cela une organisation par cycles, compatible avec les capacités en dépôts, où le même produit revient tous les 12 jours.
Le dispatching des cargaisons se réalise au centre de Poissy où tout est géré en télécommande. Ce centre est sécurisé et les matériels informatiques sont doublés, pour une disponibilité permanente. L’ensemble des paramètres de contrôle et de sécurité est transmis par satellite et permet un suivi automatique et une grande précision dans le comptage des produits (de l’ordre de quelques dix-millièmes).
Le pipeline est un moyen de transport peu connu : pouvez-vous nous présenter ses avantages ?
C’est un moyen de transport remarquable par sa sécurité, son faible coût et son empreinte écologique minime, qui fonctionne grâce à des pompes électriques.
À titre de comparaison et pour le même transport, le pipeline consomme 7 fois moins d’énergie que le camion, son impact carbone est 28 fois moindre et il n’apporte aucune nuisance sonore !
De plus, il travaille 24h/24 et n’encombre pas les routes.
Il n’a aucune emprise au sol, ce qui est un atout pour les paysages.
Quant aux risques sur le terrain, les seules contraintes sont de ne pas creuser sans déclaration au-dessus du pipeline et de respecter une servitude pour la construction.
Une déclaration d’intention de travaux doit être faite avant tout chantier, directement chez nous, afin que nous puissions surveiller l’opération nous-mêmes pour qu’il n’y ait aucun risque.
Depuis l’origine de Trapil, il n’y a eu aucun accident grave de personne, et dans l’histoire des pipelines d’hydrocarbures en France, on ne déplore aucun accident mortel dans les vingt dernières années.
Notre objectif principal est la sécurité des hommes et de l’environnement : tout ce que nous réalisons s’exécute dans cette culture de la sécurité. Nous surveillons nos pipelines par avion chaque semaine et sommes également présents sur le terrain. L’intérieur des pipelines est lui aussi contrôlé par un système de racleurs qui inspectent chaque centimètre pour s’assurer qu’il n’y a pas de corrosion. La protection cathodique permet de prévenir l’apparition de tels phénomènes.
L’innovation a toujours été très présente chez Trapil : quelles sont vos dernières actualités dans ce registre ?
Nous lançons une nouvelle génération de racleurs qui peuvent mesurer avec encore plus de précision les défauts du pipeline et son évolution dans le temps.
Utilisant une technologie à base d’ultrasons, ces racleurs instrumentés permettent de détecter plus finement tous types de défauts. Ils voyagent avec le produit et enregistrent toutes les données afin de programmer les travaux préventifs de réparations à effectuer.
De plus, nous venons de mettre en service l’USAC, Unité de Séparation Autonome des Contaminats.
C’est une mini-unité de séparation des mélanges qui évite un retour en raffinerie de ces produits, opération assez lourde. Cette structure, construite dans le port de Gennevilliers, nous permet d’être indépendants dans le traitement des mélanges et de limiter fortement l’énergie nécessaire.